dimanche 8 novembre 2015

Réaction à l'appel au vote de l'Administrateur Provisoire

L’appel au vote lancé, il y a deux jours, par l’administrateur provisoire de notre université, Jean-François Bonastre, vice-président du conseil d’administration, en faveur de son collègue, Philippe Ellerkamp, actuel vice-président de la CFVU, a suscité beaucoup de réactions.
Certaines de ces réactions ont été publiques : elles sont légitimes. En effet, elles ont pointé cette sorte de ruse grossière, ou de duplicité intellectuelle, qui consiste à sembler parler en son nom personnel, tout en ayant la charge, déléguée par le recteur d’académie, d’organiser les élections et de veiller à leur bon déroulement, à leur régularité et à leur sincérité.
D’autres réactions ont été soufflées de collègue à collègue, sur le ton de la confidence : l’étonnement devant une prise de parti déclarée du chef d’établissement ; le mouvement de recul face à un message interprété comme une tentative d’influence et de pression ; et, quelquefois, la peur de « représailles ». Ces réactions-là sont, dira-t-on, infondées et excessives. Elles sont à l’image exacte d’un message lui-même excessif. Elles sont le lot, malheureux, d’une campagne électorale précipitée, écourtée, pleine de bruits de couloir, de qu’en dira-t-on, de rumeurs assassines et infondées, et de tentatives insidieuses.

Sur le fond, ce message de notre collègue administrateur provisoire est un instrument de plus, destiné à imprimer un autre cours au débat et à l’infléchir. Il importe dans notre démocratie universitaire les méthodes du marketing politique. Il ne s’agit plus de peser le pour et le contre entre deux équipes et deux compétences, mais de pousser à un seul choix, qui serait dicté par nos tutelles et nos partenaires, sous peine de catastrophe imminente : l’absorption par AMU, présentée comme une punition collective.

La réalité, pour notre université, est tout autre : elle repose sur le débat démocratique, sur l'évaluation libre des engagements et des projets, et sur la reconnaissance de la valeur du dialogue, en un mot sur la confiance, et non sur la peur. Présider une université, ce n'est pas gérer des dossiers techniques, c'est avoir une vision, porter un souffle, une dynamique, enclencher des projets de recherche et de formation étayés par une expérience de pilotage. C'est aussi manifester du respect à l'égard de tous les membres de l'Université, pour être le Président de tous, y compris ceux qui se sont trouvés momentanément dans un autre camp. Du respect également à l'égard de nos voisins et partenaires institutionnels. Les tutelles sont heureusement légalistes, respectueuses des institutions et non pas attachées aux hommes qui doivent les servir. 

Nous savons d'expérience à l'Université que les compétences sont partagées, que les connaissances s’acquièrent et se diffusent, que les services assurent la continuité, et que les réseaux se font et se défont. S'en remettre à un seul homme présenté de manière mélodramatique comme le sauveur d'un établissement en péril, serait contraire à toutes les traditions intellectuelles et scientifiques dont notre université est porteuse. 

Un établissement public n'est jamais en péril tant qu'il est animé par une équipe portée par la volonté collective.

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